DOSSIER - Monter son home studio - partie 1

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Ca y est, vous êtes lancés, c'est parti pour la grande aventure du home studio. On vous a dit qu'il fallait passer ce cap fatidique, arrêter de bidouiller l'ordinateur et passer dans la catégorie des vrais, des bons, des home studistes.


Mais d'abord, pourquoi au fait ?


Enfonçons des portes ouvertes. Qu'est-ce qu'un home studio en vrai ? On pourrait résumer à un équipement vous permettant de produire ou modifier un programme audio quel qu'il soit. Cela peut aller de l'enregistrement d'instruments à la réalisation de courts métrages en passant par le mixage du live de votre groupe, ou encore produire de la musique électronique. Lorsque l'ordinateur ne suffit plus, et que le besoin se fait sentir d'aller plus loin, que le porte monnaie vous gratte, alors c'est que vous êtes en train de passer un Level. 


Faisons simple. Tout est possible. 



L'ordinateur, en général, reste la pièce centrale


Dans 99% des cas, votre ordinateur restera le maître du dispositif. Il servira de séquenceur - ce qui permet d'organiser les pistes - d'enregistreur, et de table de mixage. En fin de compte, vous cracherez tout dans un fichier qui sera le résultat final, votre production (le fameux "programme audio" dont je parle au début). Et vous aurez certainement besoin d'y appliquer des traitements, de le convertir dans un format adapté à votre moyen de diffusion : CD, DVD, Internet, ou autre. 


Quand on est home studiste, on ne parle pas de l'ordinateur, on parle du séquenceur, ou de la DAW (prononcer "dow"), pour Digital Audio Workstation. En bon français, la Station de Travail Audionumérique, la STA. Enfin ce dernier acronyme n'existe pas vraiment. Et je sais que cette appellation sonne très Petit Laroussede l’Académie Française, ou comité pour la lutte contre les anglicismes dans le langage courant, mais c'est la vie. 


L'ordinateur est en général la pièce centrale du Home Studio


Mac ou PC ? Et Linux ? Attention au troll !


Faisons simple. Tout est possible. Sachez juste que les logiciels majeurs comme les DAW ne sont pas toujours portés sur Linux. Linux possède ses propres logiciels comme Ardour, qui est maintenant multiplateformes. Certains éditeurs choisissent de considérer Linux, comme par exemple Bitwig. Sachez tout de même qu'on a tendance à considérer dans les milieux autorisés que les logiciels audio sous Linux ne sont pas aussi matures que ceux sur d'autres plateformes. Et surtout, ils sont moins nombreux, et la plupart du temps plus obscurs ou difficiles à faire fonctionner correctement, de par la complexité induite par le sous système audio (je me borne à essayer de retranscrire ici une explication donnée par notre ami Stan à l'antenne de l'émission, qui disait à peu près ce que je viens d'écrire). Et bien sûr, il faut déjà réussir à faire fonctionner Linux lui même. Je n'ai pas vraiment d'opinion sur la question, mais on pourrait effectivement penser, en utilisant le bon sens paysan, que se reposer sur une communauté Open Source de développeurs à la fois talentueux, altruistes, musiciens et surtout nombreux relève du challenge. C'est sans doute possible. Ou pas. Je réponds "sans opinion" pour ne froisser personne, même si je sais qu'on viendra me reprendre pour cette phrase. En revanche, n'espérez pas avoir Cubase ou Live sur autre chose qu'un Mac ou un PC, en tous cas pour l'instant.


Mac contre PC


Pour le reste, à savoir Mac ou PC, c'est une question d'habitudes, de préférences et de convictions. Ayant testé les deux plateformes, je peux témoigner que je passe infiniment moins de temps à configurer mon ordinateur et plus de temps à l'utiliser depuis que c'est un Mac. C'est mon expérience, qui n'aura sans doute rien a voir avec celle du voisin. Quant à savoir si un PC plante plus ou moins qu'un Mac, rien n'est moins sur. Notons que l'offre logicielle sur PC est plus étoffée, notamment pour les plugins gratuits. Cela dit, quand on voit la qualité de certains de ces plugins, on peut se demander si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Bref, à vous de voir. Les deux fonctionnent. 


Lorsque l'ordinateur ne suffit plus, et que le besoin se fait sentir d'aller plus loin, que le porte monnaie vous gratte, alors c'est que vous êtes en train de passer un Level



Et les mobiles et les tablettes, Léon ?


Ces plateformes constituent de plus en plus une alternative sérieuse à la DAW sur un ordinateur traditionnel. A la fois via la présence de DAW sous formes d'apps (jetez donc un œil à Nanostudio, Auria, ou même Garageband pour voir), ou via celle d'instruments, nouveaux ou inspirés de leurs équivalents du monde réel. KORG fait d'ailleurs un excellent boulot dans ce domaine en portant sur iPad des instruments comme l'iElectribe, ou encore de vieux synthés comme le MS-20 ou le Polysix.


Les plateformes mobiles permettent aussi de tirer partie de l'interface tactile pour introduire de nouveaux usages



Arturia s'est aussi essayé au portage du Minimoog ou du Prohet de Sequential Circuits. Ils sonnent (quasiment) comme les originaux pour une fraction ridicule du prix, parfois en ajoutant des fonctionnalités qui n’existaient pas sur l’instrument d'origine. Il existe aussi des applis qui intègrent un environnement de composition et de diffusion complet. Là encore, l'exemple de KORG est éloquent avec son app Gadget, qui rassemble les instruments, la DAW, la plateforme de diffusion et le réseau social en une seule app. 



Les plateformes mobiles permettent aussi de tirer partie de l'interface tactile pour introduire de nouveaux usages, et pourquoi pas intégrer des tablettes ou même des smartphones dans un dispositif comprenant des équipements plus traditionnels, de les utiliser comme instruments ou comme surfaces de contrôle pour gagner en créativité et en flexibilité. Les applications comme Lemur de Liine sont justement faites pour ça. Cela peut être par exemple utiliser son iPhone pour contrôler le STOP/START/RECORD de la DAW, utiliser un iPad pour faire évoluer les paramètres du son (égaliseurs, filtres, contrôleurs MIDI, ...) ou comme instrument MIDI contrôlé par la DAW via wireless ou USB via une app comme Midimux. Que de merveilles !



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